Zone euro et France : les indicateurs avancés marquent le pas.

En dépit de l’allégresse ambiante, étrangement relayée unanimement par tous les médias français, la croissance économique de la France et celle de la zone euro restent toujours loin de l’euphorie.

Certes, l’INSEE a étrangement relevé à la hausse son estimation de croissance du premier trimestre et ce pour le deuxième mois consécutif.

Il s’agit sans doute là d’un nouvel « effet Macron » : avant son élection, la croissance française du premier trimestre était estimée par l’INSEE à 0,3 %. Aujourd’hui, elle est annoncée à 0,5 %. Un vrai miracle !

Mais attention, il ne faut surtout pas dire qu’au cours de ce même premier trimestre 2017, la consommation des ménages a stagné, affichant un glissement annuel de 1 %, un plus bas depuis le quatrième trimestre 2014.

De même, il faut oublier qu’au premier trimestre 2017, la contribution de la formation de stocks a été de 0,7 point. Ce qui signifie qu’hors stocks, le PIB français a reculé de 0,2 %.

Chut ! Attention, tout ceci pourrait relever de la « déclinologie », qui pourrait bientôt être passible d’amendes, voire plus…

Mais, tant pis ! Nous prenons le risque de faire notre métier et de dire la vérité.

Ainsi, il faut reconnaitre qu’en juin, l’indice INSEE du climat des affaires tous secteurs confondus a de nouveau gagné un point. C’est bien, mais toujours loin de permettre à la croissance économique d’atteindre 2 %.

 

France : l’indice INSEE du climat des affaires gagne un point. C’est bien, mais toujours très loin de l’euphorie.

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Sources : INSEE, ACDEFI

De même, en juin, les indices Markit des directeurs d’achat ont soufflé le chaud et le froid. L’indice relatif à l’industrie a gagné 1,2 point, mais celui des services en a perdu 1,9. Avec des niveaux de respectivement 55,0 et 55,3, la croissance prévisible devrait donc rester appréciable sans pour autant dépasser 1,5 %, comme le montre le graphique ci-dessous.

 

Indices des directeurs d’achat : la croissance française « capée » à 1,5 %.

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Sources : INSEE, Markit, ACDEFI

Parallèlement, ce mouvement de repli des indices Markit est également observable en Allemagne et dans zone euro.

Certes, dans l’industrie, en dépit d’une légère baisse outre-Rhin, les indices des directeurs d’achat demeurent bien orientés.

 

Industrie : l’Allemagne reste devant, la zone euro et la France suivent…

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Sources : Markit, ACDEFI

En revanche, dans les services, à l’instar de ce qui s’observe en France, les indices Markit ont nettement baissé en juin : – 1,7 point en Allemagne et – 1,6 point dans la zone euro.

Avec des niveaux respectifs de 53,7 et 54,7, il n’y a évidemment pas péril en la demeure, mais de quoi confirmer que la croissance n’accélèrera pas au cours des prochains trimestres.

 

Activités dans les services : nette décélération généralisée.

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Sources : Markit, ACDEFI

C’est d’ailleurs ce que confirme le graphique ci-après, en montrant que le glissement annuel du PIB de la zone euro aura du mal à dépasser significativement et durablement les 2 %.

 

Croissance dans la zone euro : difficile de dépasser les 2 %.

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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI

Dernière confirmation : les indices Markit PMI « composite » ont reculé partout en juin : – 1,6 point en France (à 55,3), – 1,3 point en Allemagne (à 56,1) et – 1,1 point dans la zone euro (à 55,7).

Il s’agit de plus bas depuis février 2017 en Allemagne et depuis janvier 2017 en France et dans la zone euro.

 

Le glissement annuel du PIB eurolandais devrait repartir à la baisse dès le troisième trimestre 2017.

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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI

Comme le confirme le graphique ci-dessus, cette évolution indique que la croissance eurolandaise pourrait même repartir à la baisse d’ici l’automne prochain.

Voilà pourquoi, nous ne cédons pas à la mode euphorique du moment et confirmons nos prévisions de croissance pour 2017 : 1,3 % en France, 1,8 % dans la zone euro et 1,9 % en Allemagne.

C’est bien, mais toujours très loin de l’euphorie.